Les raisons du succès sont multiples : initialement, la notoriété déjà établie de Queneau (grâce à l'intérêt suscité par les Exercices de style et par certains poèmes devenus chansons) ; un titre attractif, une héroïne provocatrice et attachante, l'irrespect à l'égard des normes académiques du langage, une critique généralement favorable. Plus tard, les charmes de la surprise passés, l'écriture ludique du roman et la virulence toujours intacte des personnages ont assuré la continuité du succès.
Cette célébrité n'implique évidemment pas que Zazie dans le métro soit le
meilleur roman de Queneau ; mais elle ne doit pas davantage inciter à
conclure à la superficialité ou à la complaisance à
l'égard du public d'une uvre dont l'élaboration a été
difficile
et qui ne constitue en rien une parenthèse dans la production
générale de l'écrivain.
Car Zazie dans le métro s'inscrit dans la continuité des uvres romanesques
antérieures. Des personnages marginaux ou insolites, un
univers quelque peu décalé où l'on ne sait pas toujours
faire la part du rêve et celle du réel, une
quête un brin dérisoire et légèrement absurde, des
jeux sur le langage sont autant d'éléments qu'il est ;
loisible de retrouver dans le premier roman, Le chiendent, ou dans Le dimanche de la vie qui précède
immédiatement Zazie dans le métro.